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rien ne rendait indispensable à ce moment, il avait répété sur tous les tons qu’il ne reculerait pas, il refusa d’appeler au ministère de la guerre le général Ducrot qui se déclarait prêt à prendre les mesures que nécessiteraient les circonstances.

Le général Ducrot, dans cette triste période de notre histoire, fut le seul qui ait été constamment résolu à se sacrifier au besoin pour le salut du pays. Au commencement de 1873, quand tout était si bien organisé pour le retour de l’Empereur que Napoléon III, pour pouvoir monter à cheval, se soumit à l’opération dont il mourut, Ducrot était l’âme du mouvement qui allait s’accomplir. Il se mit ensuite avec le plus entier dévouement à la disposition du comte de Chambord. Au mois de décembre 1877, il ne demandait qu’à agir en déclarant seulement qu’une fois l’ordre rétabli, il se prononcerait « pour le premier qui serait là ». C’étaient ses propres paroles. Le Prince Impérial, qui attendait impatiemment de l’autre côté du détroit, serait-il arrivé avant le comte de Chambord ? Je le crois. En tout cas, la France eût été sauvée, le Maréchal ne voulut pas qu’elle le fût, il obéit à un sentiment de mesquine jalousie envers un compagnon d’armes en refusant d’appeler le général Ducrot au ministère de la guerre[1].

  1. On a prétendu que M. de Lareinty était parvenu à relever un moment le moral du malheureux Maréchal, si lamentablement affaissé qu’il en était arrivé, un soldat, à pleurer au lieu de combattre. Il aurait été nommé ministre de la guerre et une pièce signée de lui en cette qualité existerait encore au ministère de la rue Saint Dominique. Le vicomte d’Harcourt serait revenu près du Maréchal et l’aurait déterminé à consentir à sa propre déchéance.
        Cela est possible. Il est pas douteux, néanmoins, que M. de