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Le prince de Bismarck, qui agissait alors de concert avec les Juifs[1], brisa comme verre le malheureux d’Arnim, qui, privé de ses emplois, dépouillé de tous ses titres, alla mourir en Suisse du chagrin d’avoir perdu une si belle partie : Tous ceux qui avaient été mêlés à ce mouvement, qui avait des ramifications partout en Allemagne, s’enfuirent pour échapper aux condamnations rigoureuses que fit pleuvoir sur eux M. de Bismarck, en un pays où les délits politiques sont assimilés à des délits de droit commun, où le régime est le même pour l’écrivain qui a attaqué le Chancelier que pour le voleur qui a dérobé un porte monnaie !

Le comte d’Arnim, d’ailleurs, ne trouva pas en France un conservateur pour le comprendre. Mac-Mahon et le duc Decazes laissèrent la baronne de Rothschild insulter, dans une réception officielle, l’ambassadeur d’une grande puissance qui poursuivait un dessein favorable à la France.

On ne croirait pas à cet aplomb d’une Juive, dont le grand père rognait des écus dans la Judengasse de Francfort, si les documents diplomatiques n’étaient pas là[2].

  1. Voir, dans les pièces publiées par le comte d’Arnim, le rôle joué par le Juif Simon Deutch, ami de tous les républicains français.
  2. Nous avons déjà insisté sur le caractère psychologique très curieux de ces aplombs de Juifs et de Juives. Comparer dans cet ordre à l’acte de Mme de Rothschild se permettant de manquer de respect à un ambassadeur accrédité près du gouvernement français, la scène incroyable de Sarah Bernard à la frontière (octobre 1884), refusant de laisser visiter ses bagages, et accablant d’injures les douaniers, relire aussi l’épisode de Gambetta appelant ses adversaires misérables et fumier, quand il est dans l’opposition et faisant saisir à son banc et enfermer un représentant du peuple, dont le discours ne lui plait pas. Le côté significatif, c’est la docilité, avec laquelle on accepte, on subit, ni les gens du monde, ni les députés ne protestent. Il n’y a guère que les gabelous qui aient conservé quelque sentiment de leur dignité.