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que les députés et les hommes d’Etat acceptaient sans honte des Rothschild et des Fould.

Le duc d’Orléans était très frappé aussi de cette invasion d’un nouveau genre et se proposait d’y mettre ordre. Ce prince, si facile d’abord, si affable pour tous et qui traitait les artistes en camarades, ne voulut jamais recevoir Rothschild à sa table. En 1842, quand le baron manifesta le désir d’assister aux courses de Chantilly, le duc d’Orléans refusa de l’admettre dans sa tribune.

Un passage très significatif de l’éloquent auteur des Juif Rois de l’époque, nous montre quels étaient les sentiments du Prince royal sur ce point[1].

Sire, le Prince royal, votre fils bien-aimé, gémissait amèrement des empiétements de cette puissance insatiable des juifs, de ces Juifs, disait-il, qui violentent le pouvoir, écrasent le pays, et font remonter vers le trône innocent les malédictions du travailleur obéré.

Il songeait, dans ses rêves de royauté future, à s’affranchir d’un honteux vasselage, à briser cette nouvelle féodalité si pesante pour les rois et pour les peuples, mais il ne se dissimulait pas les périls de la lutte. Peut-être la royauté succombera-t-elle en cette lutte, disait-il un jour à l’un de nous, car ces banquiers se feront longtemps encore, contre le roi, une arme de l’ignorance de ce même peuple que le roi aura voulu servir ils irriteront ses souf-

  1. L’héroïque Prince Impérial que le Franc-maçon Carrel fit tomber dans une embuscade et assassiner au Zoulouland, avait exactement les mêmes sentiments, et nous pouvons affirmer qu’on en trouvera trace dans le projet de constitution et les travaux politiques émanant de lui, qui seront publiés quelque jour. Tout en se montrant opposé à toute idée de persécution religieuse, le jeune Prince affirmait hautement la nécessité de protéger le travailleur contre l’exploitation juive, de défendre l’épargne contre les manœuvres des financiers.