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ridicules, sont honnis, bafoués et méprisés de ceux mêmes qui les fréquentent.


Avec les idées qu’ils remuèrent, les Pereire rendirent au Judaïsme, sous le gouvernement de Louis-Philippe, l’immense service de faire sortir les Juifs de leur isolement, de les mêler de plus près à la collectivité, de bien mettre sur l’horizon la silhouette du Juif humanitaire servant en apparence la cause de la civilisation.

A la vieille usure les Rothschild avaient substitué les emprunts d’Etat, les Pereire créèrent tout un système financier nouveau, bienfaits du crédit, roulement incessant de l’argent, circulation des capitaux, ils enveloppèrent le tout d’un simulacre de philosophie et d’un soupçon de littérature : rapprochement des peuples, amélioration, suppression du paupérisme….

Sans doute les Pereire eux-mêmes n’auraient pas trouvé cela tout seuls. A leurs intimes ils montraient le crâne de Saint-Simon qu’ils avaient pieusement gardé dans leur demeure, on peut dire que ce crâne était un emblème. De ce malheureux crâne vidé, gratté, curé, raclé par les deux frères, étaient sorties toutes les idées de Crédit foncier et de Crédit mobilier, toutes les étiquettes de sociétés qui ont enrichi Israél au XIXe siècle.

Le mérite des banquiers de la rue Saint-honoré fut de voir ce qu’on pouvait tirer de ce thème. Ils fournirent ainsi aux Juifs allemands cette petite histoire, ce romanacero pacifique ou guerrier qu’il faut toujours raconter à l’Aryen pendant qu’on lui prend son magot, la musique nécessaire pour accompagner l’extraction des molaires.

Cette mise en scène n’était pas inutile.

L’envahissement du Juif, en effet, subi docilement