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Lorsque tout fut fini, quand la France eut dépensé cent millions pour faire cadeau aux Rothschild d’un chemin de fer tout neuf, James fit venir les Pereire et leur tint à peu près ce discours :

« Comme vous vous rendez peu compte de la mission de chaque race ! L’Aryen doit inventer, trouver la vapeur, par exemple, et mourir ensuite de faim dans un grenier, il doit, en outre, sous la forme de contribuables, plus ou moins nombreux, dépenser un certain nombre de millions pour ouvrir le réseau. Alors, mais alors seulement, nous autres Sémites intervenons pour palper les dividendes. Voilà comment on travaille avec le goy. N’est-il pas écrit dans le Talmud que le Juif est un homme et que ceux qui ne sont pas Juifs sont de la semence de bétail ? Le Deutéronome, au verset 11, chapitre vi, ne dit-il pas : Jéhovah, ton Dieu, te donnera des maisons pleines de tous biens que tu n’as pas bâties ? Souvenez-vous de cette leçon par amour de moi et louez le Saint Béni d’être Juifs comme moi sans quoi vous n’auriez pas un sou des sommes qui vous reviennent et que je vais m’empresser de vous verser. »

Les Pereire comprirent alors que le moment ne serait pas venu de rompre avec le Dieu de Moïse, ils se rapprochèrent Davantage de leurs coréligionnaires, mais néanmoins gardèrent dans le Judaïsme, une figure distincte et à part.

Isaac Pereire était un homme d’une haute valeur. Avec sa belle tête de patriarche, ses manières souples et dignes à la fois, il avait l’air vraiment d’un descendant de David. Les mains seules, rapaces et crochues, trahissaient la race.

Par une gaie matinée d’avril je revois encore ce grand vieillard dans ce magnifique hôtel de la rue Saint-Honoré. Devant le cabinet de travail s’étendait une large terrasse