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attendre de la part du penseur spirituel qui a dit : « Les financiers soutiennent l’Etat, comme la corde soutient le pendu. » La féodalité industrielle, ou financière ou commerciale, ne repose ni sur l’honneur, ni sur les honneurs, comme la République et la Monarchie de Montesquieu. Elle a pour base le monopole commercial, oppresseur et anarchique, son caractère c’est la cupidité, cupidité insatiable, mère de l’astuce, de la mauvaise foi et des coalitions. Toutes ses institutions portent le cachet de l’accaparement, du mensonge et de l’iniquité.

Si le despotisme anarchique n’abat que les superbes et respecte les humbles, il n’en est pas ainsi du despotisme du coffre-fort.

Celui-ci envahit la chaumière du pauvre comme le palais des princes, tout aliment convient à sa voracité. Comme le mercure[1] subtil qui s’insinue par sa pesanteur et sa fluidité à travers tous les pores de la gangue pour s’emparer des plus minimes parcelles de métal précieux qu’elle renferme, comme le hideux ténia, dont les anneaux parasites suivent dans leurs circonvolutions tous les viscères du corps humain, ainsi le vampire mercantile fait courir ses suçoirs jusqu’aux ramifications extrêmes de l’organisme social pour en pomper toute la substance et en soutirer tous les sucs.

Le ton, sous le régime de la féodalité d’argent, c’est l’égoïsme qui cherche vainement à se dissimuler sous le masque d’un philanthrope hypocrite.

Sa devise est : Chacun pour soi.

Les mots de patrie, de religion, de foi n’ont pas de sens pour ces hommes qui ont un écu à la place du cœur.

Une patrie, les marchands n’en ont pas !

« Ubi aurum, ibi patria. » La féodalité industrielle se personnifie dans le juif cosmopolite.

Une religion à la hollandaise foule aux pieds le Christ et lui crache à la face pour acquérir le droit de trafiquer avec le Japonais !

  1. On remarquera, cette fois encore, que Toussenel le phalanstérien se rencontre dans l’expression même avec les marchands parisiens du XVIIIe siècle, dont nous avons reproduit en partie la Requête.