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la france juive

L’Aryen exécute les voyages d’aventure et découvre l’Amérique ; le Sémite, qui aurait eu une si belle occasion de s’arracher fièrement à l’Europe, à la persécution et de démontrer qu’il était susceptible de faire quelque chose par lui-même, attend qu’on ait tout exploré, tout défriché, pour aller s’enrichir aux dépens des autres.

En un mot tout ce qui est une excursion de l’homme dans des régions ignorées, un effort pour agrandir le domaine terrestre est absolument en dehors du Sémite et surtout du Sémite juif ; il ne peut vivre que sur le commun, au milieu d’une civilisation qu’il n’a pas faite.


Le malheur du Sémite, — retenez bien cette observation fondamentale en mémoire de moi, — est qu’il dépasse tou-

    suffit, pour être convaincu de cette vérité, de parcourir le Trapézitique d’Isocrate, qui nous fait assister à l’histoire d’une maison de banque pendant plus d’un siècle.

    Écoutez ce que dit le fils de Sopeos : « Statoclès devait s’embarquer pour le Pont, et moi je voulais faire venir de ce pays le plus d’argent possible. Je priais donc Statoclès de me laisser tout l’or dont il était porteur ; à son arrivée dans le Pont il se ferait payer par mon père sur les sommes que celui-ci avait pour moi. Je regardais en effet comme un grand avantage de ne point exposer mes écus aux périls du voyage alors surtout qu’à cette époque les Lacédémoniens étaient maîtres de la mer. »

    L’endossement de la lettre de change, l’aval, la seconde signature tout cela était parfaitement connu ; ouvrez encore le Trapézitique : « Statoclès me demanda qui le rembourserait de ses avances si mon père ne se conformait pas aux instructions données dans la lettre et s’il ne me retrouvait pas au retour de son voyage. Je lui présentai alors Pasion qui s’engagea à lui rendre le capital et les intérêts échus. »

    Dans une de ses lettres à Atticus, Cicéron, au moment d’envoyer son fils à Athènes, se demande s’il faut lui donner de l’argent comptant ou lui donner une lettre de crédit.

    Voir à ce sujet un intéressant travail de M. Caillemer : Études sur les antiquités juridiques d’Athènes : lettre de change et contrat d’assurance.