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On eût pu faire sans doute quelque chose pour le Juif, s’inspirer, par exemple, de cette sagesse romaine qui distinguait entre le Citoyen romain et le Latin junior auquel on laissait la disposition de ses biens, auquel on permettait même d’étaler un luxe insolent, mais dont les richesses après la mort revenaient à l’Etat par moitié. Appliqué à des familles comme les Rothschild, ce système aurait donné d’excellents résultats et aurait fait rentrer dans le domaine public les excédants de bénéfices perçus, sans empêcher ces races mercantiles par excellence d’obéir à leur vocation pour les trafics d’argent. Rome avait encore le « Peregrinus » auquel il était défendu d’approcher de Rome, mais, aux plus mauvais jours de son histoire, l’affranchi n’était pas admis à entrer dans la curie d’une cité provinciale. Jamais le Peuple-roi n’aurait compris qu’un étranger, même naturalisé comme Spuller ou Gambetta, fût l’égal du fils des vieux citoyens qui avaient fondé la grandeur romaine.

Au moment de la réunion des députés Juifs en 1806, un jurisconsulte illustre, dont la haute et sereine intelligence était étrangère à toute influence fanatique, Portalis, se prononçait très clairement sur ce point dans un mémoire qui n’a pas moins de 39 pages et qui est un chef-d’œuvre d’impartialité et de bon sens.

L’Assemblée constituante avait cru que, pour rendre les Juifs bons citoyens, il suffisait de les faire participer indistinctement et sans conditions à tous les droits dont jouissent les citoyens français, mais l’expérience a malheureusement prouvé que si on devait pas manqué de philosophie on avait manqué de prévoyance et que dans certains milieux on ne peut se permettre de promulguer utilement de nouvelles lois qu’autant que l’on a travaillé avant tout à préparer et à former de nouveaux hommes.

L’erreur vient de ce qu’on n’a voulu voir qu’une question de