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reconnaissait les Juifs du ghetto. On les reconnaissait ! Nous avons causé nous-mêmes avec des personnes qui les connaissaient par leurs noms et qui les ont aperçus du haut des fenêtres qui dominent la place du Gesu. Elles les ont vus lancer des balles de plomb « grosses comme des noix, de façon à provoquer l’effusion du sang et attiser la haine. »

Lorsque nous avons demandé des renseignements sur les scènes ignobles qui se sont passées devant le Quirinal et ailleurs, où les choses saintes ont été tournées en ridicule, les prêtre insultés, les madones souillées, les saintes images lacérées, on nous a toujours répondu : les buzzuri et les Juifs !

L’année dernière n’avons-nous pas vu le Juif Lévy, auteur d’un pamphlet odieux contre le Pape, faire déclarer, par le Congrès anticlérical qu’il avait organisé, que la prochaine réunion du congrès aurait lieu à Rome pour mieux braver, l’auguste captif du Vatican ?

Inexorable pour réclamer ce qu’on lui doit, Israël a une singulière façon de payer ses dettes !


En 1807, en tout cas, le cœur des Israélites débordait de reconnaissance. Les actions de grâces en hébreu votées à Napoléon semblent traversées par un souffle de poésie biblique. On croirait entendre un prophète de Sion remerciant un de ces Sin-Akké-Irib ou de ces Schal-Manou-Asir qu’on aperçoit dans les bas-reliefs ninivites précédés de grands Argyraspides et enfonçant dans la poitrine des vaincus

La roue aux dents d’acier au char écaillé d’or.

Napoléon, tous les rois ont été dissipés devant toi, leur sagesse s’est évanouie et ils ont chancelé comme un homme ivre. Au jour d’Austerlitz tu as brisé toute la force de deux Empereurs, la mort marchait devant toi et tu traçais à sa fureur le chemin qu’elle devait suivre, sans s’en écarter. Les générations passées que la mort a dévorées, que l’enfer a englouties ont dit au bruit