Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le programme contenait notamment les interrogations suivantes :

1° La soumission aux lois de l’Etat en matière civile et politique est-elle un devoir religieux ?

2° La polygamie et le divorce sont-ils généralement consacrés et licites chez les Ebreux ?

3° Leur est-il permis de répondre aux appels du service militaire, de cultiver la terre, de s’occuper de travaux mécaniques ?

4° Les Juifs regardent-ils les chrétiens comme frères ou comme étrangers ?

5° L’usure est-elle autorisée à l’égard des nations étrangères ?

Les choses n’allèrent pas aussi aisément qu’on l’aurait cru. Les députés Juifs, sans caractère religieux, estimaient sans doute qu’il fallait tout promettre, quitte à ne rien tenir après, mais les rabbins paraissent avoir été animés de certains scrupules et avoir voulu défendre intégralement la vieille loi mosaïque qui n’assimile jamais le chrétien, le goy, le nacri à un Juif[1],

Un document des Archives : 44Note sur le Conseil des Ministres, séance du 5 septembre 180644, indique certaines difficultés intérieures[2].

Il y a dans l’assemblée quinze rabbins, si ce nombre ne suffit pas, on en peut faire venir trente autres. On joindrait à ces

  1. Un rabbin qui avait concouru avec Grégoire, Zalkind Bourwitz dit expressément : « le Talmud défend seulement de voler l’étranger, (le nacri), mais il permet de profiter de son erreur. » Or, il est facile de comprendre qu’entre profiter d’une erreur et induire un gogo en cette erreur le chemin n’est pas long, Bischoffsheim n’a pas, à proprement parier, volé le nacri dans l’emprunt du Honduras, il a profité de son erreur, seulement il avait rédigé des prospectus pour lui faire concevoir cette erreur.
  2. Archives nationales : A. F. iv.