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industrielles, courbé sous un labeur dévorant, usé avant l’âge pour enrichir ses maîtres, abruti par l’ivresse malsaine, il est redevenu ce qu’était l’esclave antique, selon Aristote, un instrument vivant, emphukon organon.

Il faut chauffer cette machine humaine, il faut que ce damné de la vie, auquel les journaux juifs ont enseigné qu’il n’y a plus de ciel, s’arrache un instant à l’affreuse réalité qui lui pèse. On a inventé l’alcool. Plus de ces bons vins frais qui quelquefois montaient à la tête, mais dont la légère ivresse s’envolait dans une chanson, à leur place d’horribles mélanges de vitriol et d’acide acétique qui donnent le delirium tremens au bout de quelques années, mais qui sur le moment galvanisent un peu l’organisme endormi.

N’importe ! l’envoûtement tient toujours. Écoutez ce malheureux, couché ivre dans la rue, qui se relève péniblement pour ne point être écrasé par la voiture d’un Rothschild, d’un Ephrussi, d’un Camondo ; il se souvient dans son délire du jargon biblique que ses exploiteurs lui ont appris à parler et il murmure : « C’est vrai, tout de même, que la Révolution française a été un nouveau Sinaï… »