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Talleyrand, qui, ainsi que Voltaire, avait l’âme juive, fit de mène, il devinait bien, lui aussi, que les éternels ennemis du Christ étaient derrière tout ce qui se passait, il négociait avec eux pour avoir sa part dans l’immense trafic qui allait se faire sur les biens du Clergé[1].

L’assemblée, fort embarrassée, ajourna la solution. Un décret du 28 juillet 1790 statue seulement que « tous les Juifs connus sous le nom de Juifs portugais, espagnols et avignonnais, continueraient de jouir des droits dont ils avaient joui jusqu’alors et qui leur avaient été accordés par des lettres patentes. »

Le 30 avril 1791, les députés, acquis aux Juifs, revinrent à la charge, mais l’Assemblée déclare nettement « qu’elle n’entend rien préjuger sur la question des Juifs, qui a été et qui est ajournée. »

Le 27 septembre 1791, l’Assemblée eut de nouveau à s’occuper de ce grave sujet. Dupont fit habilement d’une question sociale une question religieuse et s’efforça de se placer sur le terrain de la liberté des cultes.

  1. Le clergé du diocèse d’Autun vit nettement à quels mobiles honteux obéissait l’indigne évêque, et il ne lui cacha pas ce qu’il pensait de sa conduite. Quand l’apostat engagea les curés et les vicaires de Saône-et-Loire à se soumettre aux décrets, on sait la réponse qu’il reçut.
    « Monseigneur,

    « Votre apostasie n’a surpris personne. Arrivé à ce point d’opprobre où rien ne peut plus avilir ni dégrader dans l’opinion, vous ne devez aspirer qu’à consommer votre iniquité et en revoir le fruit honteux. Mais si vous vous étiez flatté de trouver des complices dans les ministres respectables auxquels vous adressez votre lettre, vous vous seriez étrangement abusé. On n’imite volontiers que ceux qu’on estime. Le spoliateur sacrilège des églises ! l’avocat des Juifs ! Quels titres à notre confiance ! »