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assouvir des vipères, pour acquitter seulement une partie des rentes usuraires accumulées sur vos têtes. Ne pouvant plus solliciter la fécondité de la terre vous êtes réduit à maudire celle de vos épouses qui ont donné le jour à des malheureux. On ne vous a laissé que des bras desséchés par la douleur et la faim et s’il vous reste encore des haillons pour attester votre misère et les baigner de vos larmes, c’est que l’usurier juif a dédaigné de vous les arracher[1].

J’ignore pourquoi les Juifs n’ont pas fait graver ce passage sur le piédestal de la statue qu’ils ont élevée avec notre argent à l’abbé Grégoire[2]. Quant à l’idée d’un homme

  1. Pour bien connaître tout ce que peut supporter ce papier qui, a-t-on dit, supporte tout, il faut rapprocher ce tableau tracé par un ami ardent des affirmations de Renan dans une conférence faite au cercle Saint-Simon, et qui lui avait été demandée par le Juif Mayrargues, trésorier du cercle :
        « Quand l’Assemblée nationale, en 1791, décréta l’émancipation des Juifs, elle s’occupa extrêmement peu de la race. Elle estima que les hommes devaient être jugés non par le sang qui coule dans leurs veines, mais par leur valeur morale et intellectuelle. »
  2. On sait le triste rôle joué plus tard par cet apostat, qui trahi successivement toutes les causes, et dont M. Jules Simon n’a pas craint de faire l’éloge. En mission en Savoie, il vota par écrit « la condamnation de Louis Capet par la Convention, sans appel ni sursis ». Plus tard il déclara, avec la rouerie qui le caractérisait, qu’il avait entendu par ces mots que Louis XVI « fût condamné à vivre. » Nommé commandeur de la Légion d’honneur, sénateur, comte de l’Empire par Napoléon, qu’il accablait des plus basses flatteries, l’ancien jacobin fut l’un des premiers à demander la déchéance de son bienfaiteur, et il osa se rendre au-devant de Louis XVIII dans son grand costume de sénateur de l’Empire. Exclu de la Chambre des pairs, expulsé de la Chambre des représentants, « comme indigne, » rayé de la liste des membres de la Légion d’honneur, il fut repoussé même par Louis-Philippe. Cupide, autant qu’intrigant, le comte Grégoire profita cependant de la révolution de 1830 pour faire réclamer, par Crémieux, l’arriéré de son traitement d’ancien sénateur. Voilà les hommes auxquels on élève des statues !