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la france juive

L’amphitryon qui les attire a-t-il un esprit extraordinaire ? Est-il un causeur incomparable ? A-t-il rendu des services à la France ? Nullement. C’est un étranger, un Allemand peu parleur, quinteux et qui fait souvent payer en grossièretés à ses hôtes de l’aristocratie l’hospitalité qu’il leur donne par vanité.

Quel motif amène sous ce toit ces représentants de la noblesse ? — Le respect de l’argent. Que vont-ils faire là ? — S’agenouiller devant le Veau d’or.

Ce que nous disions du duc de Larochefoucauld Bisaccia, dans notre introduction, peut s’appliquer au duc d’Aumale. Quand le duc d’Aumale arrive, la mine humble, faire sa révérence à Rothschild, qui l’appelle le vieux sous-off, alors qu’il lui serait si commode de rester chez lui à relire la glorieuse histoire de sa race, le descendant des Condé avoue implicitement que l’action d’avoir gagné beaucoup d’écus dans des spéculations plus ou moins propres équivaut à l’action d’avoir gagné la bataille de Rocroy, puisqu’on ne va que chez ses égaux et qu’il va chez ces gens-là.

Au fond, tous ces mépriseurs d’argent sont bien contents quand ceux qui l’ont ramassé veulent bien les en faire profiter.

Après leur déchéance ils sont les premiers à se railler eux-mêmes :

— Voulez-vous savoir ce que c’est que la voix du sang ? demandait à ses amis un duc français qui, malgré les larmes de sa mère, avait épousé une Rothschild de Francfort, regardez…

Il appelle son petit garçon, tire un louis de sa poche et le lui montre. Les yeux de l’enfant flamboient…

— Voyez, reprend le duc, l’instinct sémitique se révèle de suite…