Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/277

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Paris, le 9 de tristry de l’an 5.568 de la création du monde, correspondant au 13 vendémiaire de l’an II.

Ici repose le corps d’Abraham Lopez Laguna, né à Bordeaux, décédé le 19 juin 1807, âgé de 58 ans. Le temps, maître de tout, l’a retiré de ce monde avec tous des regrets de la famille.

Nous trouvons encore les noms des Lagonna, des Dacosta, de Salomon Perpignan, l’un des fondateurs de l’école gratuite de dessin.

Le cimetière contient 28 sépultures en tout.

Le corps de Jacob Pereire, qui avait été enterré là, a été exhumé par les soins de la famille en 1878.

On est pris de pitié en songeant à ces funérailles clandestines de jadis : je sais bien qu’ils ont été implacables eux-mêmes pour nos morts dès qu’ils ont été les maîtres, et je dirai plus loin la douloureuse histoire d’un pauvre vieux de 70 ans, que la Franc-maçonnerie juive tua en le jetant dans la neige et auquel elle refusa de dormir son sommeil éternel en cet Ermitage dans lequel il avait rêvé de prier Dieu tranquillement.

N’importe ! on s’émeut involontairement et on s’intéresse aux efforts tentés par les Juifs pour essayer d’avoir une tombe dans cette terre de France qui devait leur appartenir.

Les Juifs Allemands, représentés par Goldsmith, et les Juifs Portugais, représentés par Jacob Pereire, demandèrent à acquérir un emplacement commun pour leurs services funèbres, ce qui donna lieu, pendant toute l’année 1778, à une longue correspondance entre M. Lenoir et Pereire.

Il s’agissait de l’acquisition d’un terrain entre la Villette, Pantin et Belleville. On voulait avoir un demi arpent,