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C’est plus qu’il n’en faut, parait-il, dans la loi mosaïque pour légitimer le divorce que le Juif Naquet a réussi à imposer à toute force à cette France qui a dû si longtemps sa grandeur morale à son respect pour l’indissolubilité du mariage.

Le rabbin Hillel, dont Peixotto invoque l’autorité, dit bien qu’un mari ne peut répudier sa femme sans cause, mais il prétend que la plus légère cause suffit. Selon lui, c’est un motif très légitime de divorce d’avoir fait trop cuire le dîner de son mari : etiam ob cibum ejus nirnis ardorectum[1].

Avec le sans gêne qui caractérise ces gens-là, Peixotto était l’exemple d’un prince allié à la famille royale pour approuver que l’on n’avait pas le droit de se marier à l’étranger sans la permission du roi, il rappelait l’annulation du mariage du duc de Guise avec Melle de Berghes. A quoi les avocats répondaient, ce qu’ils ne se permettraient plus de dire aujourd’hui, qu’un banquier, « qui n’était pas Français quoique naturalisé, mais Juif, » n’était peut-être pas le duc de Guise.

L’aversion de Peixotto pour les liens du mariage s’expliquait par des raisons que les chroniqueurs du temps ne nous ont point cachées. Les vilains goûts du banquier étaient fort connus à Paris. A la date du 18 octobre 1780, Bachaumont écrit :

Le sieur Parizot, ci-devant directeur des élèves de l’Opéra, auteur et acteur, a un ordre de début pour les Italiens. Lorsqu’il,’est présenté à l’assemblée pour se faire agréer des comédiens, le sieur Michu a témoigné de l’humeur et s’est écrié : « je crois qu’on veut nous infecter de tous les farceurs du boulevard ». Le

  1. Voir livre I.