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Pour comprendre l’affaire Hirsch, nous n’avons qu’à nous souvenir de l’affaire des bons Tunisiens. C’est la même opération avec des variantes presque insignifiantes.

Sous le gouvernement, des rois de Pologne, la Saxe avait émis des billets qu’on nommait billets de la Slaüer et qui étaient tombés à trente-cinq pour cent au-dessous du taux d’émission. Frédéric II stipula par le traité de Dresde que ces billets seraient remboursés au taux d’émission. Plus probe néanmoins que nos gouvernants, il déclara formellement qu’aucun agiotage n’aurait plus lieu sur ces billets.

C’est le contraire précisément, on le comprend de suite, de ce qui s’est passé pour nos chemins de fer de l’État ou pour le chemin de fer de Bône à Guelma, où les députés, qui étaient dans l’affaire, achetèrent à vil prix aux premiers souscripteurs, les seuls intéressants, des titres démonétisés qui soudain reprirent toute leur valeur lorsque la France eut donné sa garantie.

C’est le contraire également des obligations Tunisiennes. Tombées à rien, grâce à la campagne que le Juif Lévy Crémieux fit contre elles dans la République française, elles furent accaparées par la bande de Gambetta et sont devenues des valeurs de premier ordre maintenant que la France, pour enrichir quelques membres de l’Union républicaine, prend à son compte les dettes du Bey de Tunis qui ne la regardent pas plus que les dettes de l’Empereur de Chine.

Un joaillier juif vit l’opération à faire et vint dire à Voltaire : « Vous êtes bien en cour, achetons de compte à demi des billets de la Slaüer au rabais, et faisons-nous-les rembourser au pair. »

Que se passa-t-il ensuite ? Il est très difficile de le sa-