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Tout allait mieux en effet pour les Juifs. En Angleterre, ils avaient trouvé l’homme qu’ils aiment, le Schilo, le faux Messie, le chef exclusivement terrestre qui, ne s’appuyant sur aucun droit traditionnel, est bien forcé d’avoir recours à la force secrète que détiennent les Juifs[1]. Cromwell, soutenu par la Franc-maçonnerie puissante déjà mais très occulte et très discrète encore[2], avait été le protecteur zélé des juifs et s’était, efforcé de faire lever l’arrêt de proscription qui pesait sur eux.

On a affirmé que le droit de séjour leur avait été formel-

  1. Le spectacle de ce terrible sectaire, faisant périr son roi sous la hache, paraît avoir vivement frappé l’imagination des Juifs, qui, même dans les plus lointains pays, étaient parfaitement informés de ce qui se passait en Europe. « Une députation singulière, écrit Léon Halévy dans son Résumé de 1’Histoire des Juifs, arriva vers Cromwell du fond de l’Asie. C’étaient quelques Juifs, conduits par un célèbre rabbin d’Orient, Jacob Ben Azabel, qui venaient s’assurer si Cromwell n’était pas le Messie. Ils obtinrent plusieurs audiences du Protecteur, et lui firent la proposition qu’il repoussa d’acheter tous les livres et manuscrits hébraïques de l’université de Cambridge. Comme ils ne cachèrent pas assez le but principal de leur mission, on les renvoya de Londres, où le simple soupçon que Cromwell put être Juif avait produit de l’agitation parmi le peuple. »
  2. Les Juifs furent d’aussi impitoyables ennemis de la maison des Stuart, que de la maison de Bourbon. Ce fut un juif d’Amsterdam qui aida Guillaume d’Orange à détrôner son beau-père. « Guillaume, prince d’Orange, préparait son expédition contre Jacques d’Angleterre et cherchait avec anxiété où il trouverait les fonds nécessaires pour équiper sa flotte et mener à bien ses projets de guerre contre les Anglais, lorsqu’un Israélite d’Amsterdam lui fit demander audience.
        « Quand ce citoyen nommé Schwartzau, fut admis devant le prince, il lui dit : Monseigneur, vous avez besoin d’argent pour accomplir votre projet : Voici deux millions que je vous apporte : si vous réussissez, vous me les rendrez, si vous échouez, nous sommes quittes. » (Matinées du Samedi, livre d’éducation morale et religieuse à l’usage de la jeunesse israélite, par Ben Levi.)