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Combien plus saisissant cet alchimiste en extase devant le cercle kabbalistique autour duquel sont tracés des caractères mystérieux qui commentent le Sepher ou le Zohar, qui révèlent l’heure et le jour où s’accomplira le Grand Œuvre ! N’est-ce point un Juif encore que ce docteur Faust dont le visage émerge à peine de l’ombre intense ? On voit dans ces ténèbres animées, dans ces ténèbres à la Rembrandt, voltiger des atomes lumineux. Ce silence est bien celui dont parle Fromentin, « ce silence qui n’est point la cessation de tout bruit, mais le commencement au contraire de ces bruits indéterminés que l’âme perçoit seule, » On entend penser cet homme si parcheminé, si desséché, si ossifié qu’il parait à demi mort et qui, par la fenêtre ouverte, interroge le ciel pour y chercher l’étoile d’Israël, l’astre qui doit se lever du côté de la Chaldée après tant d’années d’attente.

Le médecin Ephraïm Bonus, appuyant sa main sur la rampe de l’escalier, dit ces choses d’une autre façon. Coiffé d’un large feutre, vêtu de l’habit de tout le monde, il a vraiment l’allure honnête de quelqu’un qui ne va plus au sabbat tous les soirs, il ressemble plus au Germain Sée d’Yvon qu’à un faiseur de philtres du moyen âge et il semble murmurer lui aussi un ça ira satisfait.

    installé tranquillement quelque part, tel est le Juif. Il s’arrange toujours pour troubler tellement les nations qui l’ont accueilli, qu’on est bien forcé de le prier de s’en aller.
        On consultera avec intérêt une plaquette imprimée à 50 exemplaires seulement, chez techener, lors de la publication du roman d’Eugène Sue : Notice historique et bibliographique sur la légende du Juif errant, par G. B. de B.
        Voir aussi un tirage à part d’une étude publiée dans l’Encyclopédie des sciences religieuses : le Juif errant, par Gaston Paris.