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baiser honteux du XIIIe siècle au XVIIe siècle dans un des ordres maçonniques, les Mopses.

On demandait au postulant, comme chez les Templiers, « si son obéissance serait prompte, aveugle et sans la moindre contradiction ; » il répondait : « Oui, grand Mopse. » On lui demandait alors ce qu’il préférait embrasser le derrière du grand Mopse, le derrière du Grand Maître ou le derrière du Diable. « Cette option, on le comprend, laissait perplexes ceux auxquels on proposait ce choix peu attrayant.

Un mouvement d’indignation, écrit l’auteur auquel nous empruntons ces détails, que le récipiendaire manque rarement de faire dans ce moment, oblige le surveillant à le prier avec toute la politesse et toutes les instances possibles de choisir l’un ou l’autre. Cela forme entre eux la dispute la plus originale qu’on puisse imaginer. Le récipiendaire se plaint avec aigreur qu’on pousse la raillerie trop loin et déclare qu’il ne prétend pas être venu là pour servir de jouet à la compagnie. Le surveillant, après avoir inutilement épuisé sa rhétorique, va prendre un doguin de cire, d’étoffe ou de quelque autre matière semblable qui a la queue retroussée comme la porte tous les chiens de cette espèce, il l’applique sur la bouche du récipiendaire et le lui fait ainsi baiser par force. Le doguin destiné à recevoir ce respectueux hommage est toujours placé sur la table du maître de la Loge comme un symbole de la société et c’est là que le surveillant va le prendre[1].

Ce symbolisme naturaliste n’a rien que de très naturel.

  1. L’ordre des Francs-Maçons trahi et le secret des Mopses révélés, à Amsterdam, M. C. C. C. LVIII.
    La planche VII représente la réception d’une dame en toilette de cour, qui porte un bandeau sur les yeux, et à laquelle on présenta le chien à embrasser.