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toire de France, c’est qu’au moment de la suppression de l’ordre, l’outrage au crucifix faisait partie des cérémonies de l’initiation. Les chevaliers crachaient trois fois sur le crucifix en le reniant : ter abnegabant et horribili crudelitate ter in faciem spuebant ejus. Le frère Guillermy fut obligé pour son initiation de renier et de cracher trois fois sur la croix en signe de mépris pour Notre Seigneur Jésus-Christ qui a souffert sur cette croix : Despiciendo Dominum Jhesum Christum qui passus fuit in ea.

« Crache sur cette croix, disait-on au templier Jean de Thounnes en lui montrant une croix où était l’image du Christ, crache sur cela en mépris de ce que cet objet représente ! Spuas super istum in despectu ejus[1]. »

D’après la déposition de Geoffroid de Thutan du diocèse de Tours, la formule de reniement était : « Je reney Jhesu, je reney Jhesu, je reney Jhesu. »

Le baiser honteux complétait ces cérémonies d’initiation.

Osculatus fuit recipienfem in ore et postea in fine spin dorsi.

Toutes les sociétés qui se proposent de ravaler l’être humain en lui faisant abjurer son origine divine, en lui faisant renier l’Homme Dieu, qui est mort pour nous, éprouvent le besoin de symboliser cette dégradation par un signe visible. Rien ne change sous ce rapport et nous retrouvons le

  1. Doc. in tome II.
    Les chevaliers adoraient, en outre, une idole orientale in figura Bafometi, une sorte de tête monstrueuse qui semble une réminiscence des étranges divinités phéniciennes.