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Salomon, fils de Phébus, receveur, Baruch Tob Elem d’Avirey, Siméon frère, scribe de Châtillon, Jonah ou Colon, Isaac Cohen, Haïm de Brinon, chirurgien, et Haïm de Chaource.

M. Darmesteter a raconté cette exécution dans les Archives Israélites et naturellement il la désapprouve. Que dit-il de cette note aimable de son ami Mayer, qui figure dans la petite Correspondance de la Lanterne du 4 décembre 1883 ?

Il n’y a pas là l’entraînement d’une polémique où l’on s’excite, où l’expression dépasse parfois la pensée. Un brave homme demande son avis à Mayer sur les assassinais de la Roquette et voilà ce que le Juif répond :

« N. R. — Et vous concluez qu’on a eu tort de fusiller les pauvres calotins en 1871. Nous sommes d’un avis contraire, nous estimons même qu’on a usé de trop de ménagement vis-à-vis d’eux. Ils ne l’avaient pas volé cela ne pouvait faire de martyrs, et cela effectivement n’en a fait aucun. »

Sans doute, on ne peut se défendre d’un sentiment de pitié devant ceux qui souffrent quels qu’ils soient, il est impossible de parcourir, sans avoir le cœur serré, le long martyrologe d’Israël, l’Emek habkha, cette Vallée des pleurs où sont inscrites les victimes de tous les pays[1]. Il est bon cependant d’opposer aux phrases hypocrites des Juifs leur véritable sentiment envers les chrétiens. La chose est d’autant plus frappante, que depuis cent ans pas un de

  1. La Vallée des pleurs, chronique des souffrances d’Israël depuis sa dispersion jusqu’à nos jours, par maître Josepà Ha-Cohen, médecin d’Avignon (1575), publiée pour la première fois en français, par Julien Sée.