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« Le roi épouvanté, dit M. Noël Valois, s’enfuit avec toute sa famille et ce châtiment jugé miraculeux fut suivi de nouvelles poursuites. »

Dans sa paternelle bonté saint Louis semble ne s’être décidé à des rigueurs contre les Juifs que lorsque la nécessité de garantir ses sujets contre eux le commanda absolument.

L’ordonnance de 1254 défend seulement aux Juifs de se livrer à l’usure, d’attaquer et blasphémer les croyances des Français au milieu desquels ils vivent, elle leur enjoint de se livrer à un travail honnête[1].

C’est dans ce sens encore que Napoléon essayera de résoudre la question, et quand ils auront à leurs trousses toute l’Europe exaspérée, révolutionnée, ruinée par eux, les Juifs modernes, si fiers aujourd’hui, seront bien contents de ne pas trouver en France un souverain plus sévère que saint Louis.

Saint Louis parait même ne pas en avoir voulu à rabbi Jechiel de Paris de l’énergie avec laquelle il avait défendu le Talmud. Guedalia ben Jachim, dans sa Chaîne de la

  1. Voici le texte original de l’article concernant les Juifs dans l’onrdonnance de 1254 : « Ceterum ordinacionem factam observari districte precipimus, quae talis est : Judei cessent ab usuris et blasphemiis, sortilegiis et caracteribus ; etiam Talomus (pour Talmudus ; les exemplaires imprimés portent talibus qui ne veut rien dire) quem alii libri in quibus inveniuntur blasphemie comburantur ; et Judei qui hoc servare noluerint expellantur, et transgressores legitime puniantur. Et vivant omnes Judei de laboribus manuum suarum vel de negociacionibus sine terminis vel usuris. »
        On accordait aux Juifs, ou le voit, la liberté du commerce, mais on leur interdisait l’usure. Le mot caracteribus désigne les caractères magiques, les pratiques de sorcellerie. Ce teste se trouve aux Arch. nat. J.-J. 30 a f° 199. v°.