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la vie de ses enfants, l’argent de ses finances, l’alliance de l’Italie, il se gausse encore de sa victime en se faisant nommer commandeur de la Légion d’honneur par quelque ministre avili.

À ces accès de joie mauvaise succède parfois une expression de naïveté. De la naïveté chez le Juif ! Vous écrierez vous, vous nous la baillez belle ! Oui, il y a chez lui un côté enfantin. Ce représentant de la civilisation en ce qu’elle comporte de plus aigu, de plus raffiné, de plus morbide, a l’astuce du sauvage, il en a aussi la vanité naïve. Sa bouche parfois s’entre ouvre de plaisir devant certains triomphes de gloriole, comme la bouche de ces Africains dont l’œil et les dents brillent du contentement de posséder un morceau de verroterie ou un lambeau d’étoffe voyante.

A l’enterrement de Louis Blanc, je regardais dans la rue de Rivoli se ranger les députations et j’examinais avec un plaisir indicible la façon dont tous ces individus à la barbe jaunâtre et sale se carraient sous le grand cordon bleu du Franc-Maçon. Il y avait, dans tous ces gens à mine basse, une satisfaction puérile d’être là, en face des Tuileries, respectés par les gardiens de la paix, ayant une importance, un rôle dans une cérémonie quasi officielle, portant un costume qui les distinguait des autres. Le Juif est plus souvent ainsi qu’on ne le croit. Quand il vous raconte qu’il a reçu une distinction quelconque, une médaille de chocolat dans une exposition, il vous fixe bien pour voir si vous ne vous moquez pas de lui, ce qui est sa crainte perpétuelle, alors sa face pâle et exsangue s’éclaire d’un rayon de bonheur pareil à celui qui illumine souvent les enfants.

Le seul sentiment qui survive dans ces corrompus et ces