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Dans son essence même, le Juif est triste. Enrichi, il devient insolent en restant lugubre, il a l’arrogance morose : tristis arrogantia, du Pallas de Tacite.

L’hypocondrie, qui n’est qu’une des formes de la névrose, est le seul cadeau qu’ils aient fait à cette France jadis si rieuse, si folâtre, si épanouie dans sa robuste et saine gaîté.

« Le Juif est sombre » a dit Shaftesbury dans ses Characteristics, grand mot et parole plus profonde qu’elle n’en a l’air. C’est une erreur de croire que le Juif s’amuse avec les siens, une erreur même de croire qu’il les aime. Les chrétiens ne se soutiennent jamais, mais ils s’aiment entre eux, ils ont plaisir à se voir. Les Juifs, au contraire, se soutiennent jusqu’à la mort, mais ils ne peuvent pas se sentir, ils se font horreur à eux-mêmes, et dès qu’ils ne sont plus en affaires, ils se fuient comme des damnés. Ils n’ont guère plus d’agrément avec les chrétiens, un mot de respect pour le Christ suffit à les rendre malades, une plaisanterie sur Judas qu’ils accueillent en riant jaune les met hors d’eux-mêmes. Au fond elle est toujours d’actualité, la parole écrite sur la porte des ghettos d’Italie.

Ne populo regni » ceclestis heredi usus cum exhoerede sit.

« Que le peuple héritier du royaume céleste n’ait rien de commun avec celui qui en est exclu. »

Parfois, il y a un fin sourire sur ces visages à la pensée de quelque bon tour joué au chrétien. Le renard, en effet, est la bête allégorique du Juif, le Meschabot schualim, les Fables du renard est le premier livre qu’on mette entre les mains du petit Hébreu. Devenu grand, il se complaît dans la vie à souligner la farce qu’il vient de faire à l’Aryen. Après avoir, par exemple, comme Bleichroeder, organisé la campagne de Tunisie qui coûte à la France