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mourut, le second devint fou, Acher apostasia, Akiba seul se tira d’affaire, grâce à son ferme bon sens.

M. Charles de Rémusat a eu parfaitement raison d’écrire à ce sujet :

Le judaïsme, du moins le Judaïsme mosaïque, s’il ne garde pas le silence, sur la vie future en parle si rarement, si obscurément qu’il a presque réalisé le paradoxe d’une religion qui pourrait se passer du dogme sans lequel toute religion est inutile. Le législateur sacré des Hébreux semble avoir borné à ce monde tous les intérêts du peuple de Dieu. On ne peut pas aller aussi loin que saint jean Chrysostome et même que saint Thomas d’Aquin qui veulent que la vie future leur ait été cachée, mais, au moins dans le Pentateuque, elle n’est insinuée qu’en termes équivoques et susceptibles d’une autre interprétation et même dans les livres postérieurs de l’Ancien Testament, elle demeure la plupart du temps supposée plutôt que professée. Au moins faut-il reconnaître avec saint Augustin avec Grotius, Bossuet, Leibnitz, Fleury, que la religion juive ne mettait pas au premier rang, comme article fondamental la certitude d’une vie à venir avec toutes ses conséquences[1].

On devine que dans ces conditions l’horizon est étroit pour les Juifs fermés à ces belles espérances qui sont notre consolation et notre joie[2].

  1. Revue des deux Mondes du 15 juillet 1865.
  2. Swendenborg, l’illuminé qui a parfois des descriptions dignes du Dante, a vu des juifs en grand nombre dans le séjour des avides, ou dans l’enfer excrémentiel de ceux qui n’ont vécu que pour la jouissance.
    « La plus grande partie de cet enfer, dit-il, est composée de Juifs, qui ont été sordidement avares, et dont la présence, quand ils s’approchent des autres esprits, se manifeste par une puanteur de rats.
    « Comme la fantaisie qu’ils ont conçue dans la vie du corps et dans laquelle ils se sont confirmés ne leur permet pas de savoir que par la nouvelle Jérusalem on entend le royaume du Seigneur, dans les cieux et sur la terre, il en résulte que, lorsqu’ils viennent