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par la domination d’une poignée d’Hébreux de tous les pays, » nos pères, qui étaient moins ramollis que nous, ne se seraient pas laissés faire. Ils sont restés longtemps à l’état vague, agissant avec la Franc-maçonnerie, s’abritant derrière des phrases sonores émancipation, affranchissement, lutte contre les superstitions et les préjugés d’un autre âge.

Ils ont d’abord célébré leur culte chez eux, puis peu à peu, en gardant les instincts de leur race, ils ont perdu ce qu’il y a de bon dans toute religion, ils ont été envahis par cette sorte de marasme affreux qui prend l’homme qui ne croit plus à rien.

En dehors des fêtes religieuses qui réunissaient toute la famille, des repas de préceptes, de la Circoncision, du Pourim, de Bar Mitzwa, il y avait jadis mille occasions de resserrer les liens de la fraternité, d’échanger des siv loness, des présents. Un Sioum, c’est-à-dire la fin d’un traité du Talmud étudié soit par une société, soit par un particulier, donnait lieu à un repas. Quand on annonçait qu’il y avait Zocher chez quelqu’un, c’est-à-dire qu’un enfant mâle était né, on se rendait chez lui pour le féliciter. Le sabbat qui précède la noce, Spinholtz, et qui se prolongeait jusqu’au samedi suivant, était un prétexte à longues réjouissances et la table était alors surchargée de ces sucreries et de ces gâteaux, dont Henri Heine nous a donné plus d’une fois une énumération enthousiaste. Tout cela pour beaucoup n’est plus guère qu’à l’état de souvenir.

Sans doute, les Juifs sont plus fidèles qu’on ne le croit à leurs pratiques religieuses. Tel écrivain qui, dans une feuille républicaine, vient d’écrire un violent article pour arracher aux déshérités cette foi qui console de tout, qui vient de railler grossièrement nos Sacrements, notre Carême, nos enfants conduits à la première Communion, court à la