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Cette vie baroque en apparence, et qui assurément ne ressemble guère à la vie des hommes publics d’autrefois a cependant son unité. Chimiste, conférencier, député, sénateur, Naquet n’en reste pas moins le Rempart d’Israël.

Le divorce par exemple, le guittin, est une idée absolument juive. Un seul orateur catholique a osé le déclarer, c’est Mgr Freppel ; dans la séance du 19 juillet 1884, il s’est écrié : « Le mouvement qui va aboutir à la loi du divorce est, dans le véritable sens des mots, un mouvement sémitique, un mouvement qui a commencé à M. Crémieux, pour finir à M. Naquet. » Il a dit à cette gauche déshonorée : « Allez, si vous le voulez, du côté d’Israël, allez vers les Juifs. Nous restons, nous, du côté de l’Eglise et de la France. »

Mgr Freppel ne savait peut-être pas dire aussi complètement la vérité. Pour être sûr d’avoir la loi qui lui convenait, qui s’adaptait à ses institutions, Israël fit préparer le projet par les rabbins.

Ce fut l’ancien rabbin de Bruxelles, Astruc, qui rédigea les dispositions de la loi et les dicta, en quelque sorte, à la Chambre des députés.

« La commission du divorce, écrit à ce sujet Naquet à Astruc, a accepté votre amendement, elle a admis que (article 295) « les époux divorcés, pour quelque motif que ce soit, ne pourront plus se réunir si, depuis le divorce, l’un ou l’autre a contracté un nouveau mariage[1]. »

  1. Revue de Bruxelles citée par les Archives israélites, volume 41.
    Pour toute cette question, consulter le code rabbinique : « Eben Haezer, traduit par extraits, avec les explications des docteurs juifs, la jurisprudence de la Cour d’Alger, et des notes comparatives de droit français, de droit musulman par E. Santagra, président du