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L’audace avec laquelle ces gens traitent ces opérations énormes, qui sont de simples parties de jeu pour eux. est incroyable. En une séance Michel Ephrussi achète ou vend pour dix ou quinze millions d’huiles ou de blés. Nul trouble ; assis pendant deux heures près d’une colonne à la Bourse et tenant flegmatiquement sa barbe dans la main gauche, il distribue des ordres à trente courtiers qui s’empressent autour de lui le crayon tendu. Parfois M. de Gontaut-Biron, qui est un habitué de la Bourse, vient le distraire en lui racontant les petits scandales du monde. Le matin il est déjà allé à Chantilly surveiller son écurie et s’assurer que Cunnington donnait un bon ouvrage à Sérénade dans la route des Lions ; il a déjeuné au café Anglais jusqu’à une heure 3/4 ; après la Bourse il va faire un tour au bois et le soir conduit le cotillon dans le faubourg Saint-Germain où, malgré la sordidité de sa naissance, il est le mieux vu des Juifs de Paris et véritablement personna grata.

C’est de cet homme, de la fantaisie qui lui passe par la tète de se mettre à la hausse ou à la baisse, que dépend la question du pain pour des milliers d’êtres humains.


A l’heure présente, il est inutile d’insister sur ce point, nulle recherche sérieuse n’est possible sur la statistique criminelle des Juifs.

Ils ont même inventé, pour les Juifs qui ont eu des chagrins en des temps moins prospères pour Israël, une sorte de réhabilitation spéciale, la réhabilitation ministérielle, qui est aussi légale à peu près que la violation de domicile par décrets. Jadis, un failli n’était réhabilité que quand il avait payé intégralement ses créanciers. M. David Raynal a changé tout cela en faveur de M. Lévy Bing.

Cette fois c’est un des coreligionnaires du failli, M. Ale-