Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/584

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les scènes scandaleuses du Mardi-Gras auxquelles le Dr Després fait une discrète allusion, sont un des faits les plus caractéristiques encore de notre époque.

Se peut-il concevoir vision plus affreuse que l’orgie à l’hôpital ? infirmiers et infirmières à demi ivres se cherchant dans les salles ; les malades, brusquement réveillés, se mettant sur leur séant pour regarder ces hommes habillés en femmes et ces femmes habillées en hommes, et se demandant s’ils ne sont pas les dupes de quelque horrible cauchemar ?

Il manque à cela Quentin, ce gros satyre à lunettes débordant de santé, regardant ces choses après un souper avec quelques conseillers municipaux, et disant à ses acolytes entre deux hoquets : « Hein I mes enfants, comme c’est beau le Progrès ! Les salles n’avaient pas cet aspect folâtre avec les Sœurs. » Je dis : il manque ; c’est une façon de parler, car vraisemblablement il y était : de tels objets sont faits pour lui plaire.

Dans presque tous les hôpitaux laïcisés, des scènes analogues à celles dont parle le Dr Després, ont lieu maintenant. L’Écho de la Brie nous raconte ce qui s’est passé à l’hospice de Meaux, à la suite du décès d’une pauvre vieille de soixante-quatorze ans, dont la maigreur avait mis le personnel en gaieté.


Suivant l’usage, les infirmiers se préparaient, après le décès, à enlever le corps de la défunte, lorsqu’un sentiment d’inqualifiable curiosité les poussa à se repaître de la vue de ce pauvre cadavre dans toute sa misère. Ils le

    faire leur salut. A combien les laïques estimeront-elles l’indemnité équivalente au salut ? Agir pour une idée, fût-elle fausse, sera toujours supérieur au fait d’agir pour de l’argent. Dans l’armée, les volontaires ont toujours été préférés aux remplaçants, à ceux qu’on appelait les vendus. »