Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/580

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

viandes pourries aux malades. » La Justice avoue que « le désordre et l’incurie régnent dans les établissements hospitaliers de la Seine »[1].

Ajoutons que le personnel de nos hôpitaux, jadis si dévoué, si humain, sous des apparences parfois rudes, s’est modifié complètement depuis quelques années par l’invasion des étudiants étrangers, auxquels sont réservées toutes les faveurs, et qui se livrent sur les malades à toutes les fantaisies, à toutes les expériences in anima vili imaginables.

J’ai reçu de médecins, récemment sortis des hôpitaux, des lettres contenant des détails atroces. On n’a point l’idée des tortures que, dans un but de vaine curiosité, souvent même pour s’amuser simplement, on fait subir à certains patients. « J’ai vu, m’écrivait le docteur Chalvan à la date du 22 décembre 1884, des étrangers passer vingt fois de suite la sonde dans le

    douleur, partis en pleine nuit à travers l’immense Paris, errant comme la bête qui cherche un coin pour y mourir. La police, qui n’arrête jamais les malfaiteurs, découvre les malades. Le couple fut repris à la Maison-Blanche le lendemain, et la femme, qui avait rêvé de finir en paix chez elle, fut traînée dans un hôpital, où elle succomba presque immédiatement.

  1. Une circulaire confidentielle de Quentin, que tous les journaux ont publiée au mois d’avril 1884, proclame plus énergiquement que nous ne le pourrions faire le gaspillage scandaleux qui règne dans ces hôpitaux laïcisés, où, à demi ivres dès le matin, les femmes qui ont remplacé les religieuses, sont hors d’état de distinguer un médicament d’un autre. Il résulte de cette pièce qu’en chiffres ronds on employait autrefois 4,000 litres d’eau-de-vie par an ; depuis la laïcisation, on en boit 16,000 litres ; autrefois on consommait 5,000 litres de rhum, maintenant 32,000 litres ; autrefois 141,000 kilogrammes de sucre, maintenant 200,000 kilogrammes ; autrefois 1,893,000 litres de vin, maintenant 2,646,000 litres ; autrefois 56,000 litres de vin de Banyuls, maintenant 128,000 litres ; autrefois 1,130,000 litres de lait, aujourd’hui 2,675,000 litres.