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cadre allemande et l’escadre italienne bloquent nos ports et interceptent les convois d’Amérique, ou prendrez-vous votre blé, puisque les agriculteurs ruinés quittent les champs pour essayer de gagner leur vie dans les villes, et que, dans certaines régions, la moitié des terres est en friche ?


Il y a deux ans, on m’aurait répondu : « Nous avons notre flotte. » Tout le monde aurait haussé les épaules si je m’étais avisé d’écrire dans la France Juive ce que Raoul Duval expliquait au groupe de camarades qui se réunissaient aux Spartiates : « Notre flotte est au-dessous de celle d’Italie ! »

« Voyons, m’auraient dit les amis plaintifs, ne gâtez pas les excellentes choses que contient votre livre par des exagérations. Comment voulez-vous que nous en soyons là, lorsque la France, en 1882, a payé le plus énorme des budgets connus : trois milliards sept cents millions de francs ; l’Himalaya des budgets, un budget comme aucune nation n’en a jamais payé. »

La séance de la Chambre du 9 février dernier a montré jusqu’à l’évidence la vérité de ce que nous racontait Raoul Duval.

Si nous avions eu la guerre à ce moment, nous

    d’ailleurs depuis longtemps, avec l’Angleterre, à l’échec subi par M. de Bismarck dans sa tentative de ramener le czar à de meilleurs sentiments à l’égard de l’Allemagne.