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ce prolétaire. Pendant que l’infortuné trouvait, comme tous ceux qui souffrent, quelque soulagement à conter son éternelle histoire, le magistrat envoyait sa bonne garder le fiacre, afin d’éviter au cocher une contravention.

L’affaire était très simple. L’enfant, envoyé, par le chemin de fer, de Paris à Toulouse, où il devait entrer dans un établissement d’éducation religieuse, avait été abordé et circonvenu, dans la gare de Narbonne, par un Franc-Maçon, nommé Richard, qui l’avait fait monter dans son wagon et l’avait placé en apprentissage à Cette, chez un confiseur du nom de Lavaille. Là, on s’était efforcé de corrompre cette jeune intelligence, en lisant chaque soir à l’enfant les immondes publications qu’a produites la librairie anticléricale.

Sans doute, on ne pouvait pas espérer que la justice osât poursuivre un Franc-Maçon ; mais, dès que les faits avaient été signalés au parquet par un homme ayant occupé la situation de M. Lacointa, pouvait-on refuser de rendre immédiatement à sa famille la victime d’un attentat si odieux ? On n’en fit rien. Le chef du parquet était un de ces hommes recrutés par la République dans les bas-fonds sociaux, et qui savent qu’en se mettant au service de la Franc-Maçonnerie juive, ils peuvent tout se permettre impunément. Le premier mandataire qui se présenta avec une lettre du père, fut injurié, et on lui jeta la lettre déchirée au visage ; le second mandataire fut menacé de coups de barre de fer. On savait le père pauvre, et on spéculait là-dessus. Une bonne âme lui fournit les moyens de faire le voyage et de ramener son enfant,

Lenoir intenta au citoyen Richard, un procès en détournement de mineur. Ce fut alors qu’on vit, comme