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sans qu’on puisse les prouver matériellement, il s’écrie : « Donnez des preuves ! » Cette fois il existait un témoignage irrécusable des concussions des représentants de la Corse, Emmanuel Arène[1] et Peraldi. Le président changea brusquement son fusil d’épaule, et déclara à tous ceux qui voulurent traiter cette question que « les interpellations de collègue à collègue étaient défendues. »

Aucun doute cependant n'était possible. L’ancien chef de la comptabilité de la compagnie Morelli, M. Semeriva, avait affirmé que MM. Arène et Peraldi, recevaient un subside mensuel pour les avantages qu’ils avaient fait obtenir à la Compagnie, grâce à leur position de députés. Selon lui, le feuillet 105 du copie de lettres de la Compagnie contenait une lettre ainsi conçue :

(Folio 105). Marseille, le 24 août 1883.   

Monsieur Peraldi, député de la Corse,
rue de Monsigny, à Paris.

Nous avons l'honneur de vous adresser ci-joint, sous pli recommandé, la somme de 750 fr, en billets de banque de 100 et un de 50 fr., montant de votre traitement du mois d’août.

Veuillez, etc. Signé : Semeriva.   

M. Semeriva soutenait en outre que les livres de la Compagnie portaient, à la date du 14 décembre 1884, la mention suivante :

Indemnité à Peraldi, mois de novembre 1883 : sept cent cinquante francs.

  1. Cet Emmanuel Arène, qui se fait passer volontiers pour un descendant d’Arena, est le fils d’un quincaillier Juif de Marseille, qui vint s’établir à Ajaccio.