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Ce qu’est cette magistrature, des scandales quotidiens se chargent de nous l’apprendre. Les magistrats vivent avec les accusés, ils ont les mêmes maîtresses, ils trinquent avec ceux qu’ils auront à poursuivre ou à juger. On entend dans les prétoires des dialogues comme celui-ci, qui est véritablement exquis et que beaucoup de journaux ont reproduit. La scène se passe au mois de juin 1884, devant la cour d’assises de l’Aude, où l’accusé, le sieur Guibal, fut condamné à mort pour l’assassinat d’une fille, Marie Coquillière. Le président demande à l’accusé l’emploi de son temps.


Je suis arrivé le 1er septembre à Perpignan.

Je suis allé voir ma nièce, qui était la maîtresse du substitut du procureur de la République.

J’ai dîné avec elle, une de ses amies, — qui n’était autre que Marie Cerbère, — M. le substitut et M. le procureur de la République.

Après, nous sommes allés tous ensemble assister aux courses de taureaux.

Je voulais partir ; mais ces messieurs insistèrent pour me faire rester, et nous fûmes à l’Alcazar.

M. le président Roussel. — Vous avez une famille Lien honnête !

Une de vos nièces vit avec le procureur de la République ; une autre, avec le substitut de Perpignan.

— Oui, Monsieur, répond fièrement l’accusé.


Les débats de la cour d’assises du Gard, au mois de mai 1885, nous ont révélé les crimes du Dr Vigouroux,

    textuellement, un objet d’art, un tableau de prix, je demanderais une condamnation sévère ; mais une croix !… » Le président, M. Birague d’Apremont, qui a survécu, je ne sais comment, à l’épuration, rappelle, en quelques paroles indignées, ce Juif à la pudeur. Le substitut, sûr d’être félicité par ses chefs, réplique insolemment et dénonce le président à la Lanterne, qui couvre le magistrat d’injures et Cahen de fleurs.