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Il se passa, au moment du vote de la loi au Sénat, des faits inouïs. Les Francs-Maçons allèrent voler des bulletins dans les pupitres de leurs collègues, et les déposèrent en leur nom. A la séance du lundi 30 juillet 1883, M. Barthélémy Saint-Hilaire vient déclarer qu’il avilit reçu de M. Martel le mandat de voter contre l’article 15, et qu’un sénateur s’est permis de jeter dans l’urne un vote contraire. M. de Kerdrel fait la même déclaration pour M. Dieudé-Defly. Il y a là, comme le constate M. Buffet, un faux en écriture publique. Qu’importe ? Les Francs-Maçons font un signe à Humbert, qui présidait ce jour-là, et celui-ci, qui ricane lorsqu’on parle devant lui de conscience ou d’honnêteté, affirme cyniquement que le vote est régulier. Le Sénat romain des derniers temps n’offre guère de spectacle plus abject[1].

Grâce aux deux Sémites Millaud et Naquet, le tour

  1. Ce fut le Juif Millaud, on le sait, qui enleva le vote en votant pour le Juif Naquet, qui, n’ayant pas encore donné sa démission de député, ne pouvait valablement prendre part à un vote au Sénat. Millaud espérait, grâce à ce tour de Scapin, être nommé d’emblée premier président à la cour de Lyon, à la place de l’intègre président Millevoye ; mais au dernier moment Martin-Feuillée lui-même sentit son cœur défaillir, et recula devant un pareil choix.
      Notez que l’indélicatesse de ce Juif qui dépose un vote frauduleux dans une question aussi importante, n’est blâmée par aucun des hommes de son parti.
      La République, d’ailleurs, a introduit dans les mœurs parlementaires les habitudes des tapis-francs : on vole les bulletins, on fait des faux, on contrefait les écritures, sans que le président, que ce soit Brisson, Floquet ou Le Royer, songe à intervenir.
      M. Laguerre, dans la séance du 29 décembre 1885, qualifie d’ « escroquerie » le vote de M. Franconie ; M. Raoul Duval déclare que certains votes constituent « des faux en écriture publique, passibles de la cour d’assises » ; le comte de l’Aigle constate que la Chambre est « une caverne de brigands ». Pauvre France !