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IV


Le procès eut lieu au mois de juin 1882. M. Robinet de Cléry, chargé de la défense de l’accusé, fut magnifique ; mais, ne l’eût-il pas été. que la cause de la vérité aurait triomphé quand même. Le président du tribunal était un honnête homme et un homme d’esprit. Après deux ou trois questions, il sut à quoi s’en tenir sur l’innocence des enfants : ils avaient en effet figuré déjà deux ou trois fois dans des affaires d’attentat aux mœurs. C’était une spécialité chez eux ; la Franc-Maçonnerie les promenait de département en département. L’arrêt fut très explicite sur ce point :


En ce qui concerne l’outrage public à la pudeur :

Attendu que, s’ils avaient existé, les gestes indécents, objets de cette seconde inculpation, en raison même de leur gravité, n’auraient pas manqué, dès le premier jour, d’être dévoilés par les enfants, dont deux, au moins, avaient été antérieurement mêlées, comme victimes ou comme témoins, dans des procès de mœurs ;

Attendu néanmoins que, lors de l’enquête de M. l’inspecteur Camus, il n’a été en aucune façon question de ces actes, et que c’est le lendemain, devant M. le commissaire de police, que deux enfants ont commencé à en parler ;

Attendu que la défense, pour infirmer ces témoignages, a justement relevé les nombreuses contradictions qui existent entre les déclarations des différentes petites filles, non seulement sur les gestes dont il s’agit, mais encore sur d’autres circonstances accessoires de la scène, contradictions d’autant plus inexplicables que les faits se seraient accomplis sous leurs yeux, dans un espace relativement très restreint ;

Attendu que l’instruction et les débats ont, du reste, révélè la pression exercée par une personne (l’institutrice laïque Mehl) sur les enfants, et dont l’animosité contre l’inculpé ne saurait être mise en doute ;