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III


On comprend ce que peut faire de ravages, dans un pays organisé comme le nôtre, la force publique confiée à de tels hommes.

Sur ce point, l’historien de l’avenir fera bien de consulter les chroniques d’Ignotus.

Ce qui restera de ce peintre moderne, ce sont ses études sociales ; ses peintures de ce Paris nouveau, monstrueux, invraisemblable ; ses dramatiques analyses de ce monde renversé, où les gens de bien sont maintenant à la merci des criminels de tous les pays. Réunissez ces travaux fragmentaires en un volume ; joignez-y le livre de M. Maxime Du Camp ; ajoutez-y le présent livre, qui dit ce que ces hommes, soucieux de ne pas se faire d’ennemis, n’osent pas dire ; complétez le tout par le livre que quelqu’un, sans nul doute, est en train de préparer dans un coin et qui contiendra ce que je n’ai pas voulu dire : les détails intimes que chacun se raconte à l’oreille, les révélations sur les tripotages secrets, sur la vie privée, sur les dessous honteux de ce gouvernement de scélérats. Et, si la capitale disparaît dans un formidable cataclysme, vous aurez les matériaux suffisants pour reconstituer la ville géante qui, hier, s’appelait la cité reine, et qui, demain, sera la cité mendiante, la cité découronnée, déshonorée, désespérée.

Maxime Du Camp vous donne, dans son livre froid comme les pierres, dans ce livre d’une littérature toute édilitaire, le décor admirable et pompeux, le cadre monumental et grandiose de la ville impériale ; mais, dans cette œuvre faite presque exclusivement avec des documents officiels, le mouvement et la vie n’existent