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sœur, sa tante, et l’on enveloppe dans le procès cinquante-six personnes, que l’on guillotine, toujours en chemise rouge. C’était si beau, que Fouquier-Tinville, pour aller voir passer le cortège, retarda ce jour-là son dîner.

Les écrivains républicains, qui trouvent cela admirable et qui ont poussé des cris de joie à l’assassinat de Morin, se déclarent tous partisans de l’abolition de la peine de mort. Quels Pasquins !

Que faire contre cette persécution ? Rien. C’est la persécution perfectionnée que prévoyait Desmoulins lorsqu’il écrivait : « Ce sont les despotes maladroits qui se servent des baïonnettes ; l’art de la tyrannie est de faire la même chose avec des juges. »

Le régime autoritaire, cette centralisation toute-puissante, déjà si lourde quand la machine gouvernementale était dirigée par des hommes qui avaient un fragment de conscience, qui, tout au moins, se rattachaient aux traditions françaises, est devenu un effroyable instrument d’oppression entre les mains des vagabonds d’hier, d’étrangers fraîchement naturalisés, de Juifs vindicatifs et haineux. Magistrats, commissaires, agents, tout cela est uni par la communauté d’origine ; tous ont fait à peu près les mêmes métiers autrefois, ont vécu entre deux peurs des mêmes industries suspectes. Si vous aviez à vous plaindre de quelque abus de pouvoir, je ne pense pas que vous trouviez grande protection auprès de Cartier, l’ancien homme de confiance de Crémieux, qui déclare, dans une réunion électorale, que « Dieu, la famille et la propriété sont des balançoires. »

Quant aux commissaires, il n’est pas de jour où, à la suite de quelque aventure trop éclatante, l’un d’eux ne quitte son cabinet pour une cellule à Mazas. L’un, ma-