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ment ; si Morin avait eu un journal républicain, je l’aurais appelé « mon vieil ami ».

Celui qui s’indigne le plus haut, c’est Me Gatineau, qui détestait tant l’armée qu’il fut frappé depuis d’apoplexie en sortant de l’atelier d’Yvon, où il avait été voir le portrait du général Forgemol. Jamais plus effronté diffamateur n’a déshonoré le barreau français, qui compte cependant de beaux spécimens dans ce genre.

La bête immonde, pour tous ces démocrates, c’est le pauvre hère crotté qui s’en va, pour quarante sous, chercher des arguments qui rapportent dix mille francs aux avocats lorsqu’ils les présentent aux juges, en leur donnant une gravité qu’ils n’auraient pas dans la bouche d’un Morin.

L’opinion publique en France a tellement perdu la perception du juste et de l’injuste, qu’elle est incapable de se rendre compte de tout ceci ; pour elle, tout se réduit à des jeux scéniques : elle applaudit quand c’est bien joué, et c’est tout.

Supérieurs à tout, les républicains peuvent tout oser. Si une Chrétienne exaspérée par les persécutions, s’était permis de recourir au revolver, les journaux amis de M. Hugues l’auraient dénoncée avec ensemble, et la loi aurait épuisé ses rigueurs sur elle. Vous avez vu, au contraire, l’attitude du juge Atthalin devant Mme Hugues, soudain transformée de déesse de la Liberté en furibonde Euménide : il l’accable de politesses, il embrasse

    prit ce qu’avait de corrupteur pour un pays ce fait d’un représentant de la nation venant solennellement affirmer le droit de tuer ; il essaya de ramener le témoin à la pudeur.
      De la Forge, sous cette flétrissure si méritée, parut éprouver un mouvement de honte ; puis, devant les œillades de toutes les pierreuses qui étaient là, le vieux Beau se redressa : « C’est mon sentiment, » dit-il.