Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/488

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quoi qu’il en soit, cette haine héréditaire fait comprendre ce qui se passe sous nos yeux et qui serait absolument incompréhensible autrement. Le déchaînement d’invectives, de grossièretés, de violences, contre le Christ, la Vierge, l’Église, le Clergé, ne répond effectivement à aucun sentiment réel de la population : il est absolument factice, il est organisé par les Juifs avec l’habileté qu’ils mettent à organiser autour d’une affaire financière, grâce à leurs journaux, un courant de fausse opinion publique. Nous avons vu l’opération se faire sous nos yeux. Il y a dix ans, même après la Commune, vingt mille hommes suivaient le cortège funèbre du Frère Philippe, et les ouvriers les moins religieux parlaient avec affection et respect des bons Frères qui les avaient élevés et avaient fait d’eux d’honnêtes gens.

J’ajoute que, si elle était l’expression sincère de l’état d’esprit général, une telle explosion de haine serait un fait qui se produirait pour la première fois dans l’histoire, dans de telles conditions. Les peuples, même devenus indifférents, tiennent à la religion de leurs ancêtres par les liens du souvenir. Longtemps après la venue du Christ, les Romains restaient encore attachés à leurs Pénates, à leur dieu Terme, au Génie du lieu, qui avaient été associés à l’existence de la famille. Le Baptême, la première Communion, le Mariage à l’église, sont des dates chères encore à l’immense majorité des Parisiens eux-mêmes, de ceux-là dont la foi est la plus tiède.

Certaines abbayes d’autrefois, avec leurs vastes domaines et leurs riches revenus, pouvaient exciter l’envie. Les congrégations, à l’heure actuelle, sont toutes pauvres ; ce qui suffit à faire vivre des milliers d’êtres humains, n’est rien à côté de ce que possède