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autres généraux ne m’ont pas l’air d’être supérieurs à Boulanger.

Le général Ferron, soutenu chaleureusement il y a quelques mois par la presse conservatrice, était-il l’homme au décisif coup d’œil qu’il nous faudrait ? Il est permis d’en douter. Lorsqu’il était simple capitaine, il ne laissait point deviner en lui les qualités d’intuition qui font les grands commandants d’armée.

Dans le Cours d’art militaire professé en 1864 à l’École d’application et du génie de Metz par le capitaine Ferron, on lit :

« L’armée prussienne, dans laquelle le temps de service est fort court, est une organisation magnifique sur le papier ; c’est un instrument douteux pour la défensive, et qui serait fort imparfait pendant la première période d’une guerre offensive. »

Quand on écrit cela, deux ans avant Sadowa, à deux pas de la frontière allemande, qu’on n’a qu’à traverser pour aller étudier l’organisation militaire des voisins, on est atteint de myopie intellectuelle ; on peut être un officier passable, mais on ne sera jamais le chef qu’il faut pour la guerre moderne : on se rend justice, on sert dans le rang, mais on n’accepte pas un ministère.

Ce qui effraye précisément, à l’approche d’une guerre où l’intelligence jouera le principal rôle, c’est la débilité mentale de tous ceux qui sont appelés à occuper des postes importants.