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« jamais, depuis le Honduras, des actionnaires n’ont reçu une tuile pareille. » Floquet, qui fait des mots, dit avec admiration : Ce ministre est un fameux Tirard de carottes !


VI


L’appui donné par la Franc-Maçonnerie à ses membres, dans des circonstances critiques, explique donc suffisamment, sans qu’il soit besoin de chercher là un élément mystérieux, le nombre de recrues qu’elle fait.

En province, certains hommes, banquiers, notaires, officiers ministériels, qui, sans la Maçonnerie, auraient été au bagne dès le début de leur carrière, se sont soutenus jusqu’à la mort, ont fini même, sinon entourés de l’estime publique, du moins officiellement honorés. Il y a dans ce genre des existences véritablement curieuses.

L’histoire du F.*. Guillot est épique, et peut être donnée comme spécimen.

Ce Guillot, notaire, maire de Trévoux, chevalier de la Légion d’honneur, membre du Conseil général, président de la commission départementale, haut dignitaire de la Maçonnerie, était le grand électeur du département. Quand il mourut, au mois de mai 1883, ce fut un deuil général chez les républicains.

A côté du préfet de l’Ain, Stehelin, du sous-préfet de Trévoux, Daval, du sous-préfet de Belley, Brun, on vit derrière le cercueil tout le personnel obligatoire et laïque, les membres du conseil municipal de Trévoux, la commission des hospices, la société de secours mutuels, la compagnie des pompiers, l’école laïque, de nombreux maires et conseillers municipaux des com-