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ligence et faciles de conscience, qu’elle réussit depuis quelques années à caser dans tous les postes importants. Sévère pour l’homme condamné, la Maçonnerie aime l’homme véreux, l’agent d’affaires, le financier louche, le déclassé qui a besoin d’elle, et qui par conséquent est pour elle un instrument docile. Des pleutres comme Ferry ou comme Tirard, par exemple, sont les grands hommes francs-maçonniques. Ils sont soutenus, protégés, repêchés.

Prenez la liste de tous les hommes en vue, adeptes de la Franc-Maçonnerie, et vous y verrez figurer tous les noms d’hommes compromis dans de douteuses affaires, dans des virements suspects, flétris par leur propre parti : les Constans, les Oazot, les Ferry, les Floquet, les Bouteillier, les Paul Bert, les Baïhaut.


V


La Franc-Maçonnerie, en effet, n’abandonne les siens qu’à la dernière extrémité. Voyez, par exemple, Tirard. Il est chargé, comme ministre des finances, de cette opération de la conversion du 5 0/0 en 4 1/2, qui demandait avant tout de la discrétion.

Que fit Tirard ? Il fit cyniquement un coup : il reçut ostensiblement M. Dugué de la Fauconnerie, et l’autorisa à déclarer que l’opération n’aurait pas lieu, alors qu’il savait qu’elle était déjà décidée. On rafla ainsi une quinzaine de millions.

Dans la séance du 26 avril 1883, M. Oscar de Vallée monte à la Tribune du Sénat, flétrit ces prévarications. Le rigide magistrat retrouve l’accent des anciens jours, son doigt désigne le coupable assis au banc des ministres. Cette parole d’un honnête homme produit une émotion profonde. Même composées en majorité de