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et plus terrible encore, au milieu de ce décor édilitaire tout battant neuf, où rien ne parle du Passé.

Les liens qui rattachaient l’homme d’autrefois à cette église où il avait été baptisé, où les dernières prières avaient été dites sur les siens, au patron qui avait été l’ami de son père, aux bons Frères qui l’avaient élevé, sont brisés depuis longtemps. L’être qui est là, est un moderne, un nihiliste : il ne tient à rien ; il n’est guère plus patriote que les trois cent mille étrangers, que l’aveuglement de nos gouvernants a laissés s’entasser dans ce Paris dont ils seront les maîtres quand ils voudront ; il ne se révoltera pas, comme les aïeux, sous l’empire de quelque excitation passagère, sous une influence atmosphérique en quelque sorte, qui échauffe les têtes et fait surgir des barricades instantanément.

Un monarque quelconque auquel on aurait à reprocher la moitié des infamies, des prévarications, des hontes sans nombre accumulées par le régime actuel, aurait entendu depuis longtemps l’émeute rugir aux portes de son palais. En réalité, tout cela laisse la masse profondément indifférente ; toute à son idée fixe, elle rumine silencieusement son projet de révolution sociale, et attend le moment pour s’élancer sur Paris, par ces grandes avenues qui semblent faites pour charrier des fleuves humains.

Dans une société livrée à toutes les convoitises, où le sentiment du juste et de l’injuste a presque entièrement disparu, où ceux qui souffrent sont foulés aux pieds sans pitié, par ceux qui jouissent, la catastrophe finale, je le répète, n’est plus qu’une question de temps. Il n’est pas un être qui pense, qui ne prévoie le dénouement. Causez avec quelque religieux qui suit de loin ce navire qui sombre, et lisez ensuite quelque