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fait de Parisien quelques années. Dans sa brutalité administrative, dans son langage de procès-verbal sec et froid, l’ouvrage dépasse tout ce qu’on a écrit sur Paris contemporain ; il dévoile les plaies plus cruellement que ne le feraient les plumes les plus éloquentes. Jamais le naturalisme ne nous a donné un plus épouvantable document humain.

Le chapitre sur les souteneurs est véritablement sinistre. L’auteur fait défiler successivement devant nous les souteneurs du grand monde, de la bourgeoisie, du demi-monde ; les souteneurs ouvriers, les souteneurs des maisons de tolérance, les souteneurs mariés de bas étage, les souteneurs pédérastes, les souteneurs rôdeurs de barrières.

L’immoralité croissante, les doctrines matérialistes ouvertement prêchées, la misère, la rareté du travail, ont créé des catégories jusqu’ici inconnues à Paris. Des hommes mariés vivent en grand nombre de la prostitution de leurs femmes, surveillent eux-mêmes leurs débauches.

L’armée des malfaiteurs se recrute parmi les souteneurs. Chaque jour il se forme une bande nouvelle. On dévalise les maisons de la banlieue et des environs de Paris : Passy, Auteuil, Boulogne, sont à chaque instant visités par les malfaiteurs.

On tire sur les commissaires et les officiers de paix ; tous les soirs, les rares gardiens de la paix qui ne pactisent pas avec les malfaiteurs, sont obligés de livrer bataille. On assassine en plein midi, au milieu de Paris, sur les ponts, dans le jardin des Tuileries ; au bois de Vincennes, un vieillard est étranglé à quelques pas du concours de tir ; sur le boulevard des Capucines, devant le restaurant Hill’s, on jette un lazzo autour du cou d’un homme pour le dévaliser. On arrête