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couchant, des études érotiques de tout genre… Ces livres sont mis dans toutes les gares de chemin de fer, à la portée des jeunes filles qui, n’étant pas assez riches pour avoir une gouvernante, sont parfois obligées de voyager seules et achètent au hasard le volume qui s’offre à elles. La France Juive peut être contestable au point de vue de certaines théories, mais elle ne contient rien qui puisse dépraver une âme ou souiller une imagination ; l’auteur se borne à rechercher si les Rothschild ont produit assez de travail depuis cinquante ans pour avoir acquis légitimement trois milliards. Pourquoi, si les Hachette ont le droit de choisir, accueillent-ils le livre qui corrompt et défendent-ils le livre qui discute ? Pourquoi admettent-ils l’ordure et proscrivent-ils l’idée ? S’ils n’ont pas le droit de choisir, pourquoi l’usurpent-ils ? »

Jamais mon ami n’a osé poser cette question. C’est cependant un des meilleurs d’entre nous ; je l’aime toujours profondément, et je prie pour lui comme sans doute il prie pour moi. C’est un vrai Français ; et, quand je reviendrai sur ce point, qui a une grande importance pour la liberté intellectuelle, il trouvera très naturel que je plaisante un peu à ses dépens. Beaucoup de ses collègues ne sont pas comme lui ; les conservateurs se mettent en quatre pour remonter le courant et les envoyer à la Chambre. Une fois assis, ils n’entendent pas sacrifier une seule de leurs commodités mondaines, un coup de