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qu’au départ on remet, à ceux que Païenne a émus, la pièce ronde pour aller chez Mélissandre.

Quelle sera la fin ? J’avoue qu’elle m’inquiète un peu. Il y a comme une marque, non point tragique, mais malheureuse, sur cette femme envers laquelle la Fortune semble avoir épuisé ses sourires, et je n’ai pu, à maintes reprises, me défendre de cette impression pénible. Peut-être verrons-nous Mme Adam, à quelque cinquième étage de la rue Coquenard, faisant encore le grand jeu et proposant à l’Abeille de Longjumeau quelque roman dont le journal ne voudra pas.

On comprend devant ces spectacles la mélancolique parole de Leuven.

— C’est bien ennuyeux de mourir, disait-il ; mais je m’en console presque, en pensant que je n’entendrai plus parler ni de Sarah Bernhardt ni du grand Français.

Comment se fait-il que M. de Lesseps ne comprenne pas qu’il déshonore une vie qui a été belle, laborieuse et utile, somme toute, par ce saltimbanquisme effréné ? Pourquoi mêler ses enfants à toutes ces réclames financières, exhiber sans cesse ces pauvres petits comme dans le tableau de, Pelez, faire décrire sa nursery à chaque instant ?

Quel accueil ferait le corps des ingénieurs à quelqu’un qui lui apporterait un volume de vers ? A quel titre M. de Lesseps se présente-t-il à l’Académie française, par l’unique motif qu’il a creusé un canal ?

Quel rôle magnifique eût pu jouer cependant l’Académie ! représenter dans ce naufrage général, le respect de tout ce qui avait constitué la vieille France, encourager de son approbation, grandir de son suffrage, ceux qui étaient restés fidèles à un généreux idéal, et, pour tout dire d’un mot, être Française !