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Ce Blum, qui profite de l’occasion pour se faire faire une annonce sur le cadavre de sa compagne, s’élève avec indignation, dans le Rappel contre les faiblesses d’un Henri IV ou d’un Louis XIV !

Mais c’est Sarah Bernhardt qui inspire Wolff le plus heureusement. Le chroniqueur du Figaro bénit l’enfant, il bénit l’époux, il bénit la mère ; il la compare à « un ange qui a étendu ses ailes sur l'art », et il ne nous épargne rien sur l’intérieur de l’éphémère ménage Damala. Il ouvre la table de nuit, il étale les draps à la fenêtre, avec le clignement d’œil navrant et lubrique à la fois que Gérôme a prêté à l’un de ses personnages.

Quand on lit cela à l’étranger, en trois colonnes de première page, au milieu de peuples qui déjà se partagent nos dépouilles, la nausée vous monte aux lèvres. Comment des hommes comme ceux dont nous parlons plus haut, ne protestent-ils pas contre ces saletés ? comment ne songent-ils pas que leur journal est presque le seul que l’on consulte au dehors, et qu’un peu de toute cette honte retombe sur eux-mêmes ?

Ils sont d’ailleurs cinq ou six à Paris, cinq ou six puffistes, toujours les mêmes, qui constituent de véritables plaies d’Égypte. Ils enlèvent même sa poésie à l’universelle tristesse qui est partout à l’heure actuelle ; ils empêchent ce monde qui se sent disparaître, de rentrer en lui-même pour finir décemment. Ils sont toujours en mouvement, incessamment sur l’affiche, occupant continuellement Paris de leur bruyante et vaine personnalité ; ils s’attirent entre eux, et se servent mutuellement d’échos.

Sarah Bernhardt ne peut faire un pas sans que Wolff embouche la trompette ; Arthur Meyer s’en mêle immédiatement ; Marie Colombier intervient, et c’est un va-