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Attendu que les six premiers paragraphes de l’article en question renferment les expressions les plus injurieuses et les imputations les plus diffamatoires contre le plaignant ; qu’il y est traité notamment de drôle, de misérable, d’homme d’affaires véreuses, d’escroc de vaudeville, joignant à la rouerie de l’usurier la bassesse du laquais, portant sur son visage les traces de toutes ces hontes, se livrant le soir, après avoir récolté sur son chemin le dégoût qu’il inspire, à l’étude du code pénal pour savoir au juste ce qu’il peut faire sans tomber dans les filets de la police ; n’ayant d’amis que deux ou trois recors, qui consentent quelquefois à s’asseoir à sa table, mais qui se disent en sortant : « Peut-on s’encanailler comme nous venons de le faire ! » qu’il y est signalé, en outre, comme faisant le métier d’acheter des créances sur de malheureux écrivains, d’acquérir à vil prix les vaudevilles des jeunes gens mourant de faim, osant cependant venir s’asseoir au milieu des écrivains qu’il dépouille ;

Attendu, enfin, que Wolff est d’autant plus inexcusable que, quelques semaines avant, le 2 novembre, il était en relations presque amicales avec Guinon, qu’il traitait de « cher Monsieur » dans plusieurs lettres terminées par ces mots : « Compliments » ou « mille compliments », lettres dans lesquelles il sollicitait un nouveau délai pour l’acquit d’une dette de cent francs, dont le recouvrement était confié à Guinon, engageant sa parole qu’avant le vingt-deux octobre tout serait réglé ; et qu’il est évident que Wolff, en écrivant et faisant publier l’article sus-analysé, a cédé à un sentiment de vengeance personnelle suscité par la saisie-arrêt formée sur lui, le vingt-cinq octobre, à la caisse des auteurs dramatiques et à la caisse du journal le Figaro :

Condamne Wolff à six jours de prison et à trois cents, francs d’amende.


II


Pour moi, je trouve très précieux, pour l’étude de la vie française moderne, ces détails qui nous montrent bien l’évolution du personnage étranger chez nous.

Allez en Allemagne, essayez d’y emprunter cent